Research seminar: Issues and dynamics of internal migrations in a changing world
Migrations have been a historical adaptation strategy in the face of changing environments, probably predating the emergence of our species. Today, attention tends to focus on international migrations despite the importance of internal movements, under different pressures and drivers, that we propose to explore in the seminar. We can put forward three types of migration:
- Rural exodus, mainly an issue for the Global South, especially prominent in Africa;
- Displacements due to armed conflicts and violence, as has been the case in Colombia, as well as Africa, for the last decades;
- Migrations consecutive to socioeconomic instability, for instance in post-soviet Russia, through new perceived economic opportunities.
Of course, on a country or regional basis, these phenomena tend to have multiple causes that need to be disentangled. If we take internal migrations as a starting point, we are interested in their driving forces, beyond the changing climate and their impacts which influence rural development, but also urban sustainability, consecutive to the difficulties in integrating the ever-growing new populations. The latter tend to establish in spaces they perceive as available, that often prove improper with changing climate conjectures, exposing them to risks of natural origin, notably floods and landslides, cumulating with man-made pollutions (deficiency of sanitation and accumulation of waste) or social deprivation, insufficient services and lack of political influence.
The vulnerability of these populations is one of the focuses of the seminar, but this has to be captured along trajectories, which may show specific features and provide explanations, beyond rational or irrational individual choices. It can be captured through mobility as a collective experience, nested in multiple local or global processes. Thus, it is not only a question of if and why populations migrate, but also how they become attracted to urban centers and end up in vast informal settlements in the periphery of cities. This has to be a transaction, between place- (or territorial) and cultural-attachment versus expectations, including symbolic ones and not simply rely on utilitarian motivations. Finally, rather than viewing these newly established populations as simply vulnerable, there are instances of community mobilizations, development of adaptive capacities and resilience building, that need to be taken into account, if a transition to more sustainable social practices is to be favored.
The theme of the seminar is multi-disciplinary and will bring together specialists from adaptation studies, demography, anthropology, economy, sociology or public health. The purpose is to blend both descriptive and interpretative approaches, in order to provide a “richer” framework for future projects. In the same way, we would like to foster a network of specialists, in different countries (at present extending to Senegal, Cameroun, Colombia, Russia or Vietnam), as potential collaborators in a future project. Finally, all communications, as well as the ensuing debate should contain valuable and strategic information, necessary for the elaboration of policies in favor of the development of sustainable and inclusive cities, as well as the integration of internally displaced populations, in a context of a global migration crisis.
Les migrations internes, leurs dynamiques et enjeux dans un monde en mutation
Les migrations représentent une modalité historique de l’adaptation aux changements environnementaux ou climatiques, mais aussi socioéconomiques. Aujourd’hui, l’attention tend à se focaliser sur les migrations internationales, alors que les migrations internes, sous différentes formes et impulsions, sont également à l’œuvre. En bénéficiant de nos diverses collaborations internationales, sur différentes régions, nous souhaitons confronter nos approches théoriques, nos méthodes et résultats autour des problèmes et enjeux liés à trois types de migrations internes :
- L’exode rural, sujet du grand Sud, mais plus spécifiquement en Afrique (Cameroun et Sénégal) ;
- Les déplacements liées aux conflits et violences, particulièrement importants en Colombie, mais aussi en Afrique ;
- Les migrations consécutives à l’instabilité économique en Russie post-soviétique et sous l’influence des nouvelles opportunités créées, par exemple, par l’ouverture de la voie de navigation par le Nord.
Bien entendu, à l’échelle des pays ou des régions, ces phénomènes auraient des causes multiples qui devraient être démêlées. Si nous prenons les migrations comme point de départ et que leurs forces motrices nous intéressent, au delà des influences climatiques, les conséquences touchent tant le domaine rural que l’urbain, ce dernier n’offrant pas de bonnes conditions d’intégration de ces nouvelles populations. Elles viennent, souvent, s’agréger en périphérie urbaine, y compris dans des sites impropres qui les exposent à des risques d’origine naturelle, inondations et glissements de terrains, mais aussi d’origine anthropique (contaminations par les eaux usées et pollutions chimiques) tout en contribuant à la croissance urbaine informelle, particulièrement marquée en Afrique. Bien entendu, il s’agit d’explorer la vulnérabilité des populations concernées et les freins que peuvent générer les migrations pour le développement en général ou la transition vers un développement plus soutenable des pays concernés.
La vulnérabilité de ces populations est au cœur des préoccupations de ce séminaire, mais nous souhaitons l’étudier le long des trajectoires de développement, afin de dépasser l’attribution à des choix individuels, rationnels ou non. Elle pourrait être saisie au travers de la mobilité comme une expérience collective, enchâssée dans de multiples processus, locaux et globaux. En ce sens, nous ne nous contenterons pas du si et du pourquoi les populations migrent, mais nous essayerons aussi d’aborder pourquoi sont-elles attirées par les centres urbains, pour aboutir dans les vastes bidonvilles périphériques. Il semblerait qu’il y ait transaction entre attachements territoriaux ou culturels versus les bénéfices attendus de la migration, y compris symboliques, pour ne pas en rester aux seules motivations utilitaristes.
Nous souhaitons partager des considérations sur la gouvernance et la planification de villes, viables et durables, y compris les questions de l’assainissement et des services. Finalement, plutôt que de se contenter de voir ces populations comme simplement vulnérables, nous inclurons des cas de mobilisation communautaire, avec développement de capacités adaptatives et construction de résilience, dont il faudrait tenir compte si nous voulons favoriser les pratiques sociales plus soutenables. De même, dans le cadre de la crise migratoire actuelle, dans plusieurs pays, nous devrions questionner les pratiques identifiées de développement communautaire.
Le séminaire est multi-disciplinaire, réunissant des spécialistes des études de l’adaptation, la démographie, l’anthropologie, la sociologie, l’économie ou la santé publique. Le but est de marier des approches descriptives et interprétatives, afin de produire un cadre de travail, le plus riche possible, pour de futurs projets. De la même façon, nous avons l’objectif d’initier un réseau de spécialistes, dans différents pays (actuellement, Sénégal, Cameroun, Colombie, Russie et Vietnam), qui pourraient collaborer à un projet à venir. Enfin, les communications finales, que nous avons l’intention de publier dans un ouvrage collectif, devraient contenir des informations stratégiques qui pourraient contribuer à l’élaboration et l’ajustement de politiques en faveur de villes plus inclusives, résilientes et soutenables, avec une insistance sur l’intégration de ces populations déplacées à l’intérieur des pays.